Le Heiva ("fête") i Tahiti est l'apothéose de la célébration de la culture maohi.
Chaque années, de fin juin à fin juillet, des festivités réunissent des Polynésiens de tous les archipels. Les concours de danse et de chant sont les plus connus, mais de nombreuses autres activités sont présentées (courses de pirogues, concours de lever de pierre, de lancer de javelot, de préparation du coprah, course des porteurs de fruits ...).
Avant 1985, le Heiva s'appelait Tiurai ("juillet"). La première édition a eu lieu en 1882, il s'agissait alors de fêter le très républicain 14 juillet. Les danses, interdites au début du siècle, firent progressivement leurs apparition. peu à peu, le Tiurai perdit sa résonance républicaine pour devenir la fête de la culture polynésienne.
Les concours de danses constituent les épreuves reines du Heiva. Pendant plusieurs soirées, une vingtaine de groupes originaires des différents archipels s'affrontent et se disputent plusieurs prix face à un jury.
Le Ori Tahiti, danse tahitienne, constitue l'un des piliers les plus vivant et les plus représentatif de la culture maohi. Dans ce pays de tradition orale, c'est un outil de préservation de la mémoire et un enjeu identitaire.
Grâce aux récits des premiers explorateurs et des missionnaires, on sait que les divertissements, dont la danse, occupaient une place capitale dans la société. Elle accompagnait les cérémonies sur la marae et les rituels collectifs. Avec l'arrivée des missionnaires, la danse subit le même sort que le tatouage ou les lieux de culte. Jugée païenne et d'une gestuelle licencieuse, elle fut interdite par le Code Pomare en 1819. La pratique perdura dans la clandestinité.
Les danses, il en existe 5 types, racontent toujours une histoire. Un orchestre accompagne les danseurs. On retrouve les percussions, avec le Toere, un tambour sans membrane taillé dans un morceau de bois, le faatete, un tambour à une membrane et le pahu, un tambour à deux membranes. Les instruments à cordes représentent les apports occidentaux : le ukulele venant d'Hawai et la guitare. Les costumes sont des éléments essentiels du Ori Tahiti. ils sont réalisés à partir de matières végétales (couronnes et colliers de fleurs fraîches, colliers de coquillage, jupes végétales en more, soutien-gorges en noix de coco ...).
Cette année le Hiva i Tahiti s'ouvre le 2 juillet. Le mois avant a lieu le Heiva des écoles. Les différentes écoles de danse de Tahiti et des îles présentent leur spectacle. Je suis allée voir ce samedi la représentation du conservatoire de Papeete, où Hélène, une amie danse depuis le début de l'année. Prés de 700 danseurs et musiciens nous ont présentés un magnifique spectacle.
Des petites tahitiennes ou petites popas, aux danseuses et danseurs confirmés; les voir danser dans ces beaux costumes : ça donne envie de se mettre au Ori Tahiti !
